Email n°550 retranscrit.
Quelqu’un demanda à Dov :
Si notre dépendance est le résultat d'un vide que nous ressentons, alors théoriquement, quelqu'un qui a comblé le vide ne devrait pas du tout être affecté par des déclencheurs, non? Alors, pourquoi est-ce une lutte quotidienne encore, même pour ceux en rétablissement? Pourquoi semble-t-il que même vous, Dov, êtes toujours aux prises des mêmes problèmes quelque part, après tant d'années de rétablissement?
Je suis libre aujourd'hui. J’étais dans la servitude. Cela a détruit ma vie. Maintenant le rétablissement permet Hachem dans ma vie tout le temps. Je sens une grande différence. Alors que les années passent, il en est de même pour ma femme, et pour tout le monde autour de moi. Même les gens qui ne connaissent pas ma maladie reconnaissent un changement en moi. Surtout après un an ou deux sobre.
Dov répond:
J'ai eu un mariage difficile - pour moi c'était la tourmente, et le doute que je nourrissais profondément à l'intérieur au sujet d'épouser cette fille qui me rongeait et me torturait. Nous n'allions pas vraiment bien ensemble, car (1) j'ai senti que nous n'étions pas des âmes sœurs religieuses (j'étais beaucoup plus «profond» en hashkafa que ce qu'elle était), et (2) J'avais fait cette prise de conscience lancinante qu'elle n'était ni une ‘chaudasse’, ni voulait en être une... J'ai eu deux attaques de panique au cours des fiançailles en raison de ces deux préoccupations apparemment opposées. En moi, elles coexistent très bien! Je ne suis pas James Bond. Mais je suis allé jusqu'au bout parce que j'ai admiré cette fille, sans doute senti que je pouvais l'aimer, et vu qu'elle m'aimait vraiment - Et cela signifiait beaucoup. Malheureusement, elle ne me connaissait pas vraiment bien, parce que n°1 - J'étais un dépendant (mais n'avais pas encore vraiment fait face à cela moi-même, à l'époque), et n°2 - elle ne savait pas combien je me sentais fragile à l'intérieur au sujet de consacrer le reste de ma vie à être avec elle (et être avec elle dans le Olam Haba, ainsi). Cela me rendait fou ...
Donc, nous nous sommes mariés et il n'a pas fallu longtemps avant que nous ayons des problèmes de sexe - elle avait vraiment des problèmes avec moi, parce qu'elle ne savait rien sur la sexualité/etc., et était pratiquement une ardoise blanche -. Elle n'avait pas d'attentes spécifiques. Elle avait tellement de chance.... j'étais le seul à avoir des attentes. Elle était prête à apprendre ce que signifiait être physiquement proche avec son propre homme qui l'aimait - son autre moitié. Malheureusement pour elle, mes attentes -nées de mon étrange combinaison des 'hazal que j'avais appris et (I"h) des vidéos porno- ne lui ont jamais donné une chance. J'étais trop occupé à essayer de la mettre dans la peau de mes attentes des stars porno parfaites (en fait tout à fait innocentes et sincères) et des femmes fantasmatiques dont j'avais entendu parler.... C'était une torture pour elle, et pour moi. Les 'hazal et cheelot ou'tchouvot que j'avais recherchés renforçaient tous la véracité de mon point de vue lubrique - dans mon propre esprit. La pauvre fille a eu beaucoup pour se contenter...
A ce moment-là, je ne faisais pas intentionnellement quelque chose de mal. Je croyais sincèrement que j'en avais besoin et qu'on ne pouvait pas me demander en toute équité de vivre sans le bon type de sexe avec la femme bien formée qui agissait juste de la bonne manière. Rien de mal à ce sujet! Erroné peut-être, mais pas mauvais. Tout le monde a des droits! J'attendais d'elle qu'elle soit OK avec l'accomplissement des miennes, en tant que ma propre femme. Nou?
En attendant, un peu indépendamment de tout cela, ma dépendance a devenue bien pire, plus large, plus honteuse, et plus dommageable. C'est devenu tellement mauvais que je devais devenir sobre! J'ai été sobre pendant quelques années maintenant, par hessed de Hachem. Je vais à des réunions régulièrement, j'ai une 'hevra à qui je parle tous les jours, j'ai (et j'utilise) un mentor, je travaille les étapes en les utilisant dans la vraie vie, etc. Notre mariage s'est amélioré considérablement en tout point (y compris sexuellement), notre vie de famille est géniale, et moi (et ma femme et mes enfants) doivent cette nouvelle vie à Hachem (qui travaille pour moi à travers les gens du programme, bien sûr).
Maintenant, tah'lis. J'ai découvert que: (1) je peux apprendre à apprécier les bonnes choses au sujet de ma femme (et avoir une vraie ne’hama à travers cette appréciation), même si je ne suis pas heureux pour d'autres choses. (2), je peux effectivement grandir et être moins égoïste dans mon cœur - au lieu de sentir honnêtement que je dois être un vrai saint pour avoir été si gentil et attentionné, étant donné que je suis si tragiquement insatisfait. (3), j'ai appris qu'il n'y a rien de plus sexuellement excitant et satisfaisant que regarder dans les yeux d'une personne qui m'est totalement donnée, qui m'aime sincèrement, et utilise sa féminité même pour être avec moi. Ces trésors ne seront pas atteints en se connectant à n'importe qui d'autre, même s'ils sont «chauds», et ne seront en aucune façon améliorés par mon épouse si elle perd vingt kg ou si elle s'obtient d'autres accoutrements. Cela ne sera pas non plus amélioré si elle devient plus «sale» ou a plus d'appétit sexuel. La modération est juste très bien, b"H - mais seulement par ma sobriété suis-je parvenu à la «folle» capacité d'accepter une modération, particulièrement dans le domaine sexuel.
J'ai aussi appris ce que signifient les préliminaires. Les seuls réels préliminaires sont : aller à cha'harit, rentrer à la maison avec un sourire et un bon mot pour tout le monde dans la maison, et prendre le temps de demander comment la journée était et être capable de partager honnêtement ma journée avec ma femme quand elle me pose la question. Et le meilleur des préliminaires et le plus efficace de tous, est de laisser tomber le sexe pour ce jour-là. Le laisser facultatif et ne pas exiger quoi que ce soit d'elle pour payer ma gentillesse. Remettre mes résultats à Hachem (étape de vie 3) est la seule manière avec laquelle je pourrai un jour avoir la liberté de m'améliorer et d'enfin avoir la belle vie. J'ai dû l'apprendre lentement et je l'apprends encore. Sans rétablissement, je suis trop occupé à manipuler les résultats à ma grande satisfaction! Et ma femme et mes enfants ont la belle vie maintenant, aussi, et ils le savent. Les enfants les plus âgés voient la différence marquée dans notre maison, depuis plus de 10 ans!
L'ingrédient le plus important pour notre qualité de relation (qui est maintenant à ma grande stupéfaction très, très bien b"H) est: ma sobriété et mon rétablissement. Même ma femme vous le dira, si vous lui demandez -et elle est loin d'être une "personne programmée". Nous partageons tout, maintenant.
Quelqu'un a posté:
Avant de s'être jointe à GYE, ma femme a découvert que j'avais discuté avec des femmes en ligne. C'est comme ça que j'ai fini ici. Ma femme n'est pas contente à ce sujet. Elle me pose des tas de questions. Moi, de l'autre côté, je commence à être content qu'elle l'ait découvert. Notre vie de couple n'a pas de grand succès, car cela va assez mal de toute façon. Cependant, elle me force à chercher de l'aide. Je pense que de voir un thérapeute pour ma dépendance m'amènera à faire face à de nombreux démons qui me frappent. Notre vie de couple ne va pas, et je ne suis pas si sûr que le typique "si vous travaillez sur votre dépendance, votre vie de couple ira mieux" s'applique ici.
Dov Répond:
Pardonnez-moi, mon ami - je suis un dépendant, et ainsi, j'espère que vous savez que je suis votre ami - mais, qu'est-ce que l'enfer de "Je ne suis pas si sûr"? S'il vous plaît pardonnez mes paroles dures, mais je me demande: qu'est-ce que vous avez à perdre, vraiment?
L'aide psychosociale n'a pas porté ses fruits, et alors? Le rétablissement "pourrait ne pas fonctionner" de toute façon?
Donc, vous n'avez pas vraiment essayé, c'est ça? Sinon, pourquoi n'êtes-vous pas encore sûr que ça ne fonctionne pas? Et par la même occasion, vous ne savez toujours pas si nettoyer devant chez vous a le pouvoir de tout sauver pour vous ou pas, c'est exact? Je sais que vous nous décrivez votre vie de couple comme minable, mais combien précieux est sauver et améliorer votre vie conjugale et familiale pour vous? Si ce n'est pas à un rang très élevé pour vous, alors qui peut blâmer la femme pour ne pas être solidaire? Juste une observation. En général, nous obtenons ce que nous payons. Si vous le voulez, alors vous devez payer, sans aucune pensée au sujet de ce qu’elle doit faire. Elle n'a rien à voir avec votre travail.
Peut-être que votre vie de couple a toujours été très précieuse pour vous, mais parce qu'elle ne s'est pas montrée intéressée dès le premier jour, vous avez perdu tout intérêt pour elle.... mais est-ce vraiment ce qu'elle était? Ou, est-ce qu'elle le voit comme étant l'inverse: qu'elle a lutté pour faire sortir quelque chose de votre mariage dès le début, mais parce qu'elle a senti que son mari était plus préoccupé par son "eiver" que par elle, la relation est devenue de plus et plus stupide, jusqu'à ce qu'elle ait abandonné il y a longtemps en étant dégoûtée. Et maintenant vous la voyez juste comme la femme qui ne "vous a pas soutenu". Il manque quelque chose ici.
Ou voulez-vous dire quelque chose de complètement différent?
Dans mon cas, il nous a fallu environ un an et demi pour que mon épouse arrête de me crier dessus pour aller aux réunions SA - à chaque fois. Il nous a fallu environ cinq ans pour sentir tous les deux que notre vie de couple était de retour sur une base solide. Et j'étais sobre tout le temps et je travaillais mes étapes (peu, mais travaillais). Cela en valait la peine tous les jours de cette époque et les choses se sont lentement améliorées chaque jour, que je le réalise ou non.
Il y a de la souffrance partagée et non partagée. Elle a les siennes, vous avez évidemment les vôtres, et les gens qui souffrent doivent généralement devenir beaucoup moins sensibles avant de pouvoir se tenir les mains à nouveau.
Que je vous aie mal lu ou pas, j'espère que vous envisagez de donner la priorité à votre sobriété avant celle de votre couple, que vous resterez sobre au jour le jour, que vous travaillerez les étapes (si vous choisissez d'aller dans cette direction), et que vous apprendrez à vous concentrer sur le fait d'être sobre, un mari sûr pour cette mère de vos enfants. Apparemment, elle se soucie assez de vous pour vous «forcer» à demander de l'aide. Alors, elle se soucie. Cela vaut beaucoup.
Hatsla’ha et si vous me détestez, faites juste semblant que je n'existe pas ;-)
Quelqu'un a écrit un email à Dov:
Dov, j'ai lu le Big Book et 'the 12 and 12' à propos de la 3ème étape. J'étais aussi en ligne sur la conférence téléphonique ce matin, mais je ne pouvais pas parler parce que j'étais avec d'autres personnes... J'ai une difficulté avec l'étape 3 en essayant de la mettre en pratique, peut-être que vous pouvez m'aider: La troisième étape dit: «Nous avons pris la décision de confier notre volonté et nos vies aux soins de D. tel que nous Le concevons". Faire la volonté d'Hachem 24/7 est une madrega vraiment vraiment élevée. En tant que Juif Froum dans le monde de la Yechiva du judaïsme, cela signifie étudier à chaque minute de plus, pas de bitoul zman, étudier la hala'ha, moussar etc., prier 3 fois par jour avec un minyan des bra'hot jusqu'à la fin, etc. Mon problème est que maintenant, je ne fais aucune de ces choses, j'arrive difficilement à me lever pour sha'harit, et tout d'un coup faire la volonté de D. 24/7 de la façon dont je comprends la volonté de D., est en quelque sorte impossible. Donc je suis coincé avec ne pas faire la volonté de D. J'espère que vous comprenez mon problème.
Dov Répond:
Ma fierté prend le dessus de toutes les motivations et me frappent de honte! La honte -pas la Torah- me dit que c'est soit la perfection, ou alors je suis un Racha. Cela semble extrême, mais c'est ce qui se passe réellement à l'intérieur de beaucoup d'entre nous. Cela fait partie de la tendance typique d'un dépendant: tout est noir ou blanc.
Si vous faisiez du kirouv, vous n'auriez jamais dit à un Ba'al Techouva qu'il n'y a pas de place pour l'imperfection dans cette religion, n'est-ce pas? Alors pourquoi ne pouvons-nous pas comprendre nos propres progrès de la même manière? Pourquoi nous nous rabaissons? Je pense que c'est une combinaison d'être un typique dépendant perfectionniste - et parce que nous grandissons dans un milieu de yéchiva qui nous dit en étant bien intentionné, que nous devons tirer un maximum et vivre jusqu'à un niveau de grandeur, à tout prix. La 'houmrah et la hala'ha sont floues, car une norme doit être maintenue. Et ils ont raison bien sûr, car il y a une place pour cela chez une personne qui grandit. La 'houmrah peut devenir plus précieuse que la hala'ha même (voir B'nei Yissa'har à plusieurs endroits). Mais cela ne fonctionne tout simplement pas très bien pour le dépendant. Il est occupé avec le K'tzot, le Réchit 'ho'hma... et avec des vidéos de sexe, remplissant son cerveau de luxure. Il peut appeler son implication avec ces vidéos, "lutter" à ne pas "utiliser" ou "être occupé par" ces choses. Cela rend la stirah tolérable. D'une certaine manière son grand cerveau très surchargé trouve un accord - une détente - entre les deux vies qu'il vit. Finalement, cependant, le jeu doit prendre fin quand il ne fonctionne plus.
Le rétablissement a été le moment (désagréable) pour moi, de cesser enfin de courir, et de commencer à choisir entre:
1 - absolument insister à être l'homme que je voulais être (parfaitement Froum et naturellement respecté dans le milieu populaire de Yechiva, adoré par Hachem, mes amis et ma femme en tout, et puissant) - et me masturber (parce que cela va apparemment ensemble inévitablement)
et
2 - accepter mes limites et être l'homme que D. (Celui Qui est vrai, Qui est intelligent, réaliste, aimant et patient) veut que je sois- et sobre!
Choisir n°2 signifie que j'aurai besoin de renoncer à la folie de vivre une double vie sans aucune réelle solution intellectuelle à toutes mes années de lutte pour comprendre pourquoi je faisais cette folie. Abandonner toutes mes recherches?!
Mais j'ai perdu, non? C'est l'étape 1. Alors il est temps pour shla’h al Hachem yé'hov'ha et laisser Hachem.
Et cet énorme travail m'oblige à apprendre à être honnête avec les gens et avec mon propre D. C'est là que les «étapes» entrent en jeu. Cela signifie aussi essayer d'être ouvert à apprendre Sa volonté pour moi et à lui demander Son aide pour la faire imparfaitement. Parce que je ferai toujours chaque mitsva de façon imparfaite. Même la mitsva d’Emouna! Je suis un homme, pas un Sefer. Et un homme de D. est toujours prêt à apprendre et à évoluer, et à grandir, avec l'aide de Son Meilleur Ami.
La troisième étape m'a aidé à accepter que D. était vraiment intéressé par moi, peu importe ce que j'ai fait - encore plus que ce qu'Il est intéressé par le Choul'han Aroukh. Ouais. La Torah - Sa Volonté et mode de vie - sont pour moi. Il me l'a donné pour l'utiliser et me rapprocher de Lui, et pour ne pas me détruire. Et c'est un processus. Et Il le sait. Le Sefer n'est pas, et ne fait pas des Juifs qui étudient.
La maturité - grandir émotionnellement et spirituellement - est le principal fruit de mon Programme, à part la sobriété. Un Juif qui a grandi comprend que quand ils ont écrit dans Pirké Avot, "ne te considère jamais comme un Racha", ils parlaient même aux Tannaïm! Même eux n'étaient pas parfaits. Même eux pouvaient être soumis à la tentation de tomber dans la réflexion en noir et blanc et de se regarder comme recha'im, h"v, juste à cause d'un Davar megouneh dans leur caractère ou à cause d'un échec personnel. Le simple fait que nous ne sommes pas très bons dans notre yir'at Shamayim n'enlève pas notre beauté pour le Hessed. Le simple fait que nous sommes amers, craintifs, orgueilleux et paresseux, ne veut pas dire que nous ne nous améliorons pas - et, éventuellement, sur le chemin de la meilleure Avodat Hachem possible pour nous (Rav Dessler parle au sujet de la nekoudat habé'hirah - mais nous avons souvent trop de fierté pour l'appliquer à nous-mêmes, et l'appliquons seulement aux autres!). Nous devons comprendre à l'intérieur de nous-mêmes que nous savons qu'Hachem est de notre côté! (Rav Tsvi-Meyer Zilberberg Shlita parle de cette nékoudah très souvent, Davka dans notre imperfection.)
Mais pour nous, cela n'est généralement pas assez bien. Nous disons que nous acceptons notre imperfection, mais dans nos cœurs - où se trouve la vérité - nous ne l'avons pas fait. Nous ne nous autorisons pas toute grisaille, ou toute imperfection en accomplissant Sa volonté, même si nous sommes juste des humains - et encore dépendants! Je crois que notre gaava est vraiment très choquante. Nous croyons b'emounah shé'leimah qu'Hachem attend de nous que nous apprenions soudainement à se lever pour sha'harit chaque jour, à l'heure, et avec une bonne kavanah, cette semaine. Nous le sentons vraiment.
C'est fou. Et la Torah n'est pas folle. Alors, quelle est la rectitude? Nous la rejoignons en utilisant la décision de la 3ème étape.
Quelqu'un demande:
Je suis un peu perdu pour trouver qui appeler, je pense que cela doit être quelqu'un qui connait parfaitement mon addiction, je dois être capable d'expliquer exactement ce qui me tracasse en ce moment et quels sont mes problèmes et puis la personne doit être quelqu'un qui pourra me parler à ce sujet et me faire sentir et me ramener à la réalité. Quelqu'un en qui j'ai confiance, en qui je crois, et que j'écoute.
Dov Répond:
Dans la mesure où c'est la plupart de mes copains de rétablissement et moi-même qui sommes concernés, appeler quelqu'un n'est pas dans l'objectif d'obtenir de très bons conseils. Il s'agit principalement de mettre à la lumière son secret et d'enlever le «film de protection» qui recouvrait tous mes désirs. Le principal «film de protection» est le secret. C'est le moyen principal qui m'a permis de manipuler les circonstances, de façon à ce que les choses aillent comme je le souhaitais - c'est à dire, la voie de mon désir. 'Laisser tomber' ce secret est l'étape la plus réelle que nous puissions prendre pour réellement 'laisser tomber' tous nos désirs et nos actes.
Il suffit de demander à ceux qui passent un moment horrible pour passer cet appel avant qu'ils ne passent à l’acte - ils admettront qu'ils sentent tout simplement que c’est impossible de passer cet appel... Je me demande pourquoi les enjeux sont si élevés.
Bien sûr, il y a ces gens qui passent régulièrement cet appel, et passent à l’acte à chaque fois quand même. Mais c'est le sujet d'une autre discussion. La plupart des dépendants que je connais ne sont pas comme ça.
C'est pourquoi la 1ère étape dit "Nous en sommes venus à admettre ..." le "plus dur" est d'avouer. Ainsi, le plus honnêtement, ouvertement, et le plus souvent, nous le faisons (d'admettre), le plus libre nous devenons en général. C'est la magie des rencontres réelles, en direct. Ça frappe au dos de l'imposteur. Et nous sommes tous des imposteurs, en montrant au monde entier un joli visage tout en cachant notre côté laid. C'est la manipulation de l'amour propre et peut-être le besoin d'être poussé pour que tout progrès soit fait.
Donc nous n'avons pas vraiment besoin qu'on nous parle et nous convainc de ne pas agir... Nous devons admettre la vérité de notre personne à quelqu'un d'autre qui comprenne (bien sûr, afin de comprendre, cette personne doit aussi être quelqu'un qui est passé par là et est au stade du rétablissement). Si cette personne comprend vraiment que nous avons une maladie, elle sera à l'écoute, partagera une situation similaire dans laquelle elle était, elle mettra la main sur notre épaule et nous rappellera qu'Hachem rendra la chose OK et nous enlèvera la douleur de ne pas avoir ce plaisir-là. La foi est ce dont nous avons besoin, et parfois nous ne pouvons l'obtenir que d'autres dépendants, et non pas de Rabbanim, ou de quiconque autre.
Quelqu'un écrit à Dov:
Quelqu'un m'a parlé d'un moyen de contourner mon filtre et j'ai été assez stupide pour essayer. Mon D. aide-moi. Je ne suis pas dans une bonne situation maintenant, ce n'est pas facile de savoir que même le système de bon filtre que j'ai, est en fait inutile. Soudain, ma lutte est passée à un cran supérieur. Mon D., le Satan n'a-t-il pas de limites?
Dov Répond:
Je n'utilise Internet que pour ce qui est réellement utile pour le travail. Je dis aux gens que s'ils veulent tester leur filtre jusqu'au bout, ils pourraient aussi bien ne pas prendre la peine d'utiliser un filtre... La seule raison pour laquelle j'ai mis un filtre sur mon ordinateur (le mois dernier) c'est parce qu'il m'a semblé que la raison pour laquelle je n'avais pas de filtre c'est parce que je me suis considéré comme "au-dessus de ces choses". Cette gaava en elle-même peut tout gâcher, alors j'ai mis K-9 sur mon ordinateur, après des mois d'utilisation libre d'Internet, dans la maison de mes parents, seul et à l'étage (et ils n'avaient aucune idée de comment allumer l'ordinateur).
Le filtre ne nous protège pas, - le rétablissement seulement. Et le rétablissement est l'intégrité, l'utilité et l'intimité avec D., moi-même, et d'autres personnes.
Quelqu'un a écrit:
Hachem m'aime vraiment et sait ce qui est vraiment mieux pour moi. Une fois que j'ai vraiment intériorisé cela, je serai capable de vivre de façon plus propre. Mais comment puis-je réduire mon amour-propre? Quelqu'un a-t-il des conseils ? J'ai littéralement un énorme amour-propre. C'est sordide. Il s'agit probablement de l'élément le plus néfaste de ma personnalité qui me fait trébucher et tomber à plusieurs reprises.
Dov Répond:
On m'a dit que le Rebbe de Kotzk demandait: "Si les portes sont toujours ouvertes pour les pleurs, alors pourquoi y a-t-il des portes au niveau des pleurs (l'entrée devrait être libre...)?" Il a répondu que parfois les portes des pleurs se ferment - pour les larmes à propos de shtout. Puissent toutes les larmes de notre être, être réelles et avec ha'hna'ah, plutôt que par tristesse, h"v.
Si quelqu'un travaille les 12 étapes et a encore beaucoup d’ego, il ne les a pas travaillées correctement.
Alors vous êtes en bonne compagnie. Maintenant apprenez à travailler avec une 'hevra. Se sentir comme un morceau de poubelle et pleurer "combien loin je suis", n'aidera probablement pas à aller mieux. En fait, c'est probablement juste l'amour-propre: je me dis que je suis quelqu'un de très bon, et que tout le manque de perfection est juste en dessous de moi et tragique... Au lieu de cela, il semble que vous apprenez une perspective plus réaliste qui accepte vos limites et qu'Hachem est conscient que vous devez travailler et vous aidera à aller au-delà de la folie. Ça sonne bien pour moi. Il faut juste se travailler, OK?