18: Culpabilité / Honte
Citons le Rav Avraham J. Twerski:
Nous utilisons généralement les mots « honte » et « culpabilité » de façon interchangeable. On pourrait dire : « J’ai honte de ce que j’ai fait », qui signifie « je me sens coupable de ce que j’ai fait ». Techniquement cependant, les deux termes sont différents. La culpabilité est ce qu’une personne a fait, et cela peut être un sentiment constructif, et peut conduire à la Techouva ainsi qu’à prendre des mesures pour se corriger. La honte cependant, est au sens propre du terme. Autrement dit, la culpabilité c’est “j’ai fait erreur”, alors que la honte c’est “je suis une erreur”. Si l’on sent qu’on est intrinsèquement imparfait, qu’on est fait de “mauvaises choses”, il n’y a rien qui puisse changer à cela. Avec la culpabilité il y a un espoir d’amélioration mais pas avec la honte.
Chaque personne devrait sentir qu’elle est un enfant d’Hachem avec une Neshama sainte. Hachem ne fait pas de marchandises défectueuses. Il n’y a jamais de place pour le désespoir ou la honte. Toutefois, une « culpabilité » saine est importante ; comme l’écrit le Netivot Chalom dans la Parachat Noah’, le sentiment de culpabilité que nous avons est un don d’Hachem qui vient du bien inhérent qu’il y a à l’intérieur de chaque Juif. En effet, écrit-il, un Juif qui n’a plus ces sentiments, n’a plus beaucoup d’espoir.
Une personne qui cède au Yetser Hara, seulement parce que le Yetser Hara l’a fortement tenté et ne peut se retenir, n’est quand même pas « mauvais » en lui-même. Avec une Techouva sincère, Hachem lui pardonnera. Mais, si l’on ne se sent plus du tout coupable, cela signifie que le mal nous a complètement enveloppés et il y a peu d’espoir.
Le Netivot Chalom termine en disant que la “culpabilité” est en fait un Tikoun pour chaque Juif pour pouvoir se libérer du mal. Même lorsque nous tombons, nous devons faire attention que la chute ne devienne pas une partie de notre essence. En continuant à s’accrocher à Hachem et à se sentir coupable lorsqu’on est loin de Lui, alors même dans le cas des pires fautes H’as Vechalom, nous avons encore de l’espoir, et nous serons pardonnés.
Il existe un simple test que nous pouvons faire pour savoir si nous sommes motivés par une culpabilité ou regret sain, ou par la honte et le désespoir. Si nous voyons que nous voulons nous relever directement et trouver des moyens de se renforcer à nouveau, alors c’est un signe que le fait que nous nous sentons « mal » provient d’une culpabilité ou regret sain et positif. Si, toutefois, nous estimons que nous avons simplement envie de renoncer, alors c’est un signe que nous éprouvons le désespoir et la honte, et que nous devons trouver rapidement un moyen de sortir de ces sentiments néfastes avant qu’ils ne nous conduisent à un cercle vicieux de chutes continues.
En effet, comment peut-on rester heureux après une chute ? Continuons de lire…
Commentaires (0)