1: Comprendre ce à quoi nous sommes confrontés
L’addiction n’apparait pas du jour au lendemain. Nous avons développé la dépendance lentement au fil du temps, en nous habituant à éveiller la convoitise dans nos esprits, que ce soit en regardant quelque chose d’incorrect, soit en se donnant du plaisir ou par les fantasmes. Et nous avons fait cela plusieurs milliers de fois. Et à chaque fois que nous avons fait cela, oui, à chaque fois, nous avons marqué des chemins neuronaux dans notre cerveau et nous les avons renforcés de plus en plus. Et aujourd’hui, ces voies sont profondément ancrées dans nos esprits.
En outre, il existe plusieurs niveaux pour cette dépendance. Le moins de fois nous avons agi sous l’effet du désir, les moins définis les chemins neuronaux seront dans nos esprits, et par conséquent,la dépendance sera à un stade moins avancé. Il est essentiel de comprendre cela, et ça devrait servir comme une puissante incitation de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire cesser ces comportements maintenant. Parce qu’à chaque fois que nous agissons sous l’effet du désir, nous aggravons notre addiction, et le plus difficile ce sera à traiter à long terme.
Les symptômes de cette dépendance sont doubles. Premièrement, nous avons accoutumé nos esprits à rechercher ardemment l’élan physique que nous donne le désir, de la même manière qu’un alcoolique est avide d’alcool. Nous avons souvent appris à utiliser le désir comme une drogue à des fins d’auto-apaisement. Nous aspirons à « nous perdre » dans le désir, pour « soigner » nos sentiments d’infériorité, de culpabilité et de dépression, ou même simplement comme une évasion des réalités de la vie. Le deuxième symptôme de la dépendance est, que la stimulation déclenche une excitation bien plus forte pour les dépendants qu’elle ne le fait chez les gens normaux. Nous sommes devenus hypersensibles aux stimulations, au point que nous nous sentons impuissants d’aborder de front le désir. C’est en fait une condition médicale/psychologique qui peut être testée à travers des dispositifs scientifiques. Dans l’esprit de quelqu’un qui se trouve dans cette condition, les voies dopaminergiques du plaisir dans le cerveau sont déclenchées beaucoup plus vites et de façon beaucoup plus intense que chez les gens normaux.
Il est important de comprendre qu’en tant que dépendance, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons enlever simplement en se dissuadant. Un thérapeute peut être en mesure de nous aider à découvrir pourquoi nous sommes devenus dépendants en premier lieu, mais cela seul n’est pas suffisant. Maintenant que nous avons ces voies ancrées dans notre esprit, toute l’intelligence du monde ne changera pas le fait que nous avons ce problème, de la même façon que comprendre ce qu’est une jambe cassée ne saurait la guérir. Il est également important de comprendre qu’une fois que la dépendance a avancé à un certain niveau, elle restera probablement toute la vie, comme le dit le proverbe : « Une fois dépendant, toujours dépendant ». Cela signifie qu’une fois que nous avons formé notre esprit à utiliser le désir comme un type de drogue, nous devons apprendre à nous éloigner loin du désir. Et quel que soit le progrès que nous pensons avoir fait dans cette lutte, une fois que nous nous permettons de prendre cette première « boisson », nous nous sentirons impuissants de nouveau. Dans les ouvrages des 12 Etapes, l’addiction est comparée à une allergie. Si quelqu’un a une réaction allergique aux arachides, par exemple, il ne pourra jamais s’en approcher sans faire de réaction allergique. Et même si la personne n’a pas touché aux arachides pendant 20 ans, du moment qu’elle ingère des arachides à nouveau, la réaction allergique sera de retour en pleine puissance.
Comme l’une des brochures des 12 Etapes dit:
Convoiter, pour nous, c’est comme monter sur le grand huit. Une fois démarré, il est presque impossible à arrêter. Par conséquent, le désir doit être arrêté, là où il commence, avec le premier verre. Sortir de l’influence du désir, ainsi, nous demande d’éviter de monter à bord en premier lieu.
Notre dépendance à la luxure est semblable au problème de l’alcoolique avec l’alcool. Tout comme l’alcoolique ne peut pas tolérer un verre d’alcool, nous ne pouvons pas tolérer la moindre boisson du désir. Le désir conduit toujours à plus convoiter, éventuellement à nous rendre ivres. Une fois ivre, l’envie d’agir est impossible à résister. Convoiter un peu seulement ne marche tout simplement pas pour nous.
Mais aussi effrayant que cela puisse paraître, ce n’est pas si grave. Quelqu’un qui a une carence chronique en fer peut encore mener une vie parfaitement normale tant qu’il prend ses comprimés de fer quotidiens. Quelqu’un qui a du diabète peut aussi être bien, tant qu’il prend son insuline. De même avec nous ; nous avons peut être un type de maladie mais il y beaucoup de techniques qui peuvent être utilisées comme notre « médicament » chaque jour, pour maintenir l’addiction à zéro.
Au lieu du modèle standard de Techouva, nous devons commencer à changer notre attitude entière. Nous apprenons des outils et techniques de la façon à contourner le désir au lieu d’essayer de combattre de front. Et nous apprenons à remettre notre volonté à Hachem, et de vivre avec Son aide, au lieu d’essayer d’utiliser nos propres forces pour combattre quelque chose qui est plus fort que nous.
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