La paracha de Michpatim commence par les lois du "'eved 'ivri", un voleur que le bet din vend comme serviteur pour qu'il puisse rembourser son vol.
Rav Simcha Zissel, le "Sabba Mikelm" demande: La Tora ne pouvait-elle pas commencer les lois par quelque chose de plus positif, de plus élevé? Par exemple la mitsva de Tsedaka ou 'Hessed?
Il dit que la réponse à cette question est que la Tora nous a été donné par notre Père, pas par un roi ou un autre homme. Or un père qui a un enfant qui quitte le droit chemin, il se soucie pour lui et cherche un moyen de le ramener à lui.
C'est la raison pour laquelle Hachem recherche un moyen de réinsertion pour son enfant bien aimé qui s'est égaré et a volé. Il se soucie de lui trouver une famille d'accueil qui va lui servir de modèle en plus de se soucier de le nourrir et le loger. Tout ça est bien plus positif et constructif que de le jeter en prison où il ne peut que devenir pire en rencontrant d'autres malfaiteurs. De plus en sortant, il sera généralement incapable de gérer sa liberté et son autonomie. Très rapidement, il risque de se retrouver à voler …
La Tora se soucie même de lui donner une image positive de lui-même. Son maitre a le devoir de le traiter aussi bien que lui-même et, dans certains cas, il passera même avant son maitre. Tout ceci pour le débarrasser de ses sentiments de honte et le revaloriser à ses propres yeux.
Rav Neïman ajoute à cela que c'est de cette façon aussi qu'on peut comprendre le din de "arba'a ve'hamicha"; Un voleur qui a volé un bœuf et l'a vendu ou égorgé doit payer cinq fois sa valeur tandis que celui qui vole un agneau ne paye dans le même cas que quatre fois sa valeur.
Pourquoi cette différence? La Guemara dit que c'est parce que celui qui a volé l'agneau l'a certainement porté sur son dos et de ce fait a subi une honte. Il ne mérite donc pas d'être puni autant que l'autre.
Mais, personne ne lui a demandé de voler? C'est vrai, mais Hachem est son père et un père aime son fils et le prend en pitié même quand il s'est éloigné. Alors même qu'il s'éloigne, Hachem est sensible au sentiment de honte qui accompagne son vol.
Je connais ce dvar Tora depuis de nombreuses années et je n'ai jamais compris qu'il s'adresse à moi. Cette année, pour la première fois, j'ai pensé: "Je suis cet enfant qui s'est égaré. Malgré tout ce que j'ai pu faire de sombre pendant près de 30 ans, Hachem m'aime. Peut-être même pense-t-Il à moi avant de penser aux autres, ceux qui n'éprouvent pas les difficultés auxquels je suis, moi, confronté.
Il s'est soucié de me ramener sur le chemin du rétablissement et de rencontrer des gens qui m'ont accepté tel que je suis. Sans me juger, sans se scandaliser de ma conduite. Avec patience et gentillesse, ils m'ont fait partager ce qu'ils vivent et m'ont permis de sortir de mon isolement. Hachem m'a permis de me défaire des sentiments de honte qui m'accompagnaient depuis mon adolescence et de retrouver une image positive de moi-même"
Merci Hachem, merci Papa.