Il existe chez SA un petit débat. Du genre est-il plus dur de se rétablir quand on a déjà goûté, parce qu'on conserve le goût de la luxure en bouche, ou quand on n'a pas goûté et qu'on en bave d'envie???
Personnellement je crève parfois d'envie de retourner dans les bas-fonds de la luxure dont D. m'a sorti dans sa grande bonté. Les images, les sensations, les "shoots" m'ont marqué à vie. Mais je bave aussi parfois à l'idée d'aller encore plus loin, et de faire pire encore.
Qu'est-ce qui est le plus douloureux?
Je crois pouvoir affirmer pour avoir vécu les deux que c'est bien plus dur pour quelqu'un qui a arrêté de fumer mais qui en a toujours envie, que pour celui qui aimerait essayer juste pour voir...vous me direz que celui qui arrêt et qui est dégoûté a un avantage. Peut-être, mais nombreux sont les cas de rechutes constatés...
Nos sages affirment qu'il est plus facile de jeûner que de laisser une partie de son assiette intacte quand on a encore faim. Autrement dit quand on a goûté...dur d'arrêter d'y penser.
Je vous laisse débattre sur la question. Pour ma part, je peux vous dire que tout ce que j'ai goûté, y compris, et SURTOUT le pire, constitue aujourd'hui mon enfer sur terre. JE pense que je n'aurais pas pas besoin d'aller en enfer une fois que j'aurais quitté ce monde. J'y suis en permanence. Chaque souvenir de luxure est pour moi une souffrance sans nom. Culpabilité, impuissance, désir furieux d'y retourner, lutte pour contre ce désir, fatigue, épuisement, découragement, dépression, reprise du combat, sans fin...
Au final, cela me pompe bien plus d'énergie que les fantasmes sur les choses que je n'ai pas eu l'occasion de faire, que j'aimerais faire, sur les filles que je croise et que j'aimerais avoir sans pouvoir les avoir, sur les images que je rencontre et qui m'allument littéralement...et pourtant, ces sollicitations quotidiennes sont déjà l'enfer !
J'ai donc droit à l'enfer de l'enfer sur cette terre.
"Très joli tout ça mais où il veut en venir ce Monsieur???"
Je ne veux en venir nulle part. Je tourne en rond, entre les 4 murs épais de la luxure dans laquelle je suis enfermé depuis plus de 30 ans. Je fais les 100 pas dans ma cellule et je souffre. Je rêve de liberté, mais je suis incapable de briser mes chaînes.
En théorie, je suis sous liberté surveillée puisque je suis sorti de ma cellule depuis plus de 1 an 1/2 où je suis sobre. En pratique, je vis toujours comme un prisonnier entre les 4 murs de ma cellule, incapable de m'affranchir pour de bon et de me réinsérer dans le monde réel.
Alors un petit conseil amis sexoliques. Ce que vous n'avez pas encore fait, n'allez pas le faire...il y a des points de non-retour. On peut être sobre et vivre dans une terrible souffrance. Ce n'est pas le but. D. veut que nous soyons heureux. Le programme des 12 Etapes propose une vraie guérison, une nouvelle santé mentale...j'espère que ce jour viendra pour moi...
Amen