Merci Ben pour ce plan d'attaque qui résume très bien les Etzot de nos sages pour lutter contre la Yetzer Hara.
C'est tout à fait adapté pour des personnes...non addictives.
Concernant les autres, ceux qui souffrent d'une addiction sérieuse à la luxure, ce type de plan :
1) a prouvé sa totale inefficacité dans le temps. Les addictifs retombent inévitablement
2) plonge à terme un addictif dans un désespoir encore jamais atteint
3) éloigne encore plus l'addictif de H. puisqu'il se sent abandonné malgré ses efforts surhumains
4) maintien l'addictif dans son illusion qu'il peut LUTTER SEUL ET SANS SORTIR, ce qui très paradoxalement, même s'il pense associer H. à ses efforts, revient à empêcher ce même H. d'intervenir dans sa vie et de l'aider, puisqu'il reste dans le "Kokhi veotzem yadi assa li et hahaïl haze" (autrement dit, c'est par ma force et mes propres efforts que je peux m'en sortir..., mais si telle est le cas que reste t-il comme cham pd'action pour la Hashga'ha?)
Tout le programme SA des 12 Etapes repose sur le postulat inverse : UN ADDICTIF EST IMPUISSANT DEVANT LA LUXURE ! Il aura beau tout faire, se battre comme un lion, il retombera, parce que la luxure est plus forte que lui.
L'objection classique est empruntée à la Guemara "Barati Yetze Hara, Barati Tora tavlin" ("J'ai crée le Yetzer Hara, J'ai crée la Tora comme antidote'. C'EST VRAI. Mais ce n'est vrai que pour une PERSONNE NORMALE.
L'addictif est une personne TRES MALADE.
Le Choulkhan Aroukh établit une distinction très claire dans les dinim entre les personnes en bonne santé, les malades non en danger, les malades en danger. Tout le monde ne peut pas être traité de la même façon et la hala'kha tient compte de l'état de la personne.
Va t-on soigner un diabétique à coup de Tehilim? Non
Va t-on soigner un alcoolique à coup de Dapim de Guemara? Non
Va t-on soigner une forte fièvre par la "volonté"?? Non plus
La guérison pour un addictif commence par la PRISE DE CONSCIENCE, puis L'ACCEPTATION de sa CONDITION DE MALADE.
Tant qu'il continue à penser pouvoir guérir par des moyens "classiques", aussi puissants soient-ils, il reste dans le DENI de sa spécificité, qui est sa CONDITION DE PERSONNE MALADE.
Dans les 12 Etapes nous apprenons à LACHER PRISE, à NE PLUS NOUS BATTRE FRONTALEMENT. Nous laissons H. entrer peu à peu dans nos vies, et apprenons à vivre à chaque instant "H. Yila'hem lakhem", à savoir que H. combat pour nous.
Nous apprenons également à accepter le ratzon H. dans les hauts et dans les bas. Nous nous débarrassons peu à peu de cette culpabilité qui entraîne toujours plus bas, parce que nous acceptons que même dans nos chutes, H. nous aime, et qu'il veut qu'on le serve même là-bas, au fond du désespoir, comme il est écrit "Essak chamaim, cham ata, atzia cheol, hineka", autrement dit, comme l'explique Rabbi Na'hman, nous devons sentir la proximité d'H. quelle quoi soit notre situation, servir "beRatzo Vechov".
Je conçois que tout ceci est plein de paradoxes et que les frontières semblent fines entre l'approche "classique" de nos sages, et celle préconisée dans les 12 Etapes.
Et il n'y a que par la pratique sérieuse de ces 12 Etapes avec son sponsor que l'on peut parvenir à entrevoir de nouveau la lumière et marcher à nouveau devant H., sobre et intègre.
Je parle pour les addictifs uniquement bien sur...
Bonne chance à tous