Outil n°11 Responsabilisation
Les outils que nous avons suggérés jusqu’à présent dans ce manuel, se concentrent principalement sur nos propres luttes privées contre l’addiction. Si nous n’avons pas été couronnés de succès avec les outils ci-dessus, il est temps de progresser vers le prochain niveau de combat, et d'introduire d’autres dans l’image. Nous ne serons plus seuls. Notre propre force s’est avérée insuffisante face à notre dépendance. Nous devons commencer à exploiter une force extérieure pour nous aider à réussir.
Le Passouk dans Mishlei (18:1) dit: "Le'taava yevakesh nifrad–Le désir cherche l’isolement ". Le fait d’être isolé, solitaire nous amène à succomber à nos taavot, notre convoitise. L’addiction veut nous retirer de nos vies et nous déconnecter de la vie. Un partenaire dans cette lutte peut faire des merveilles en nous aidant à reconnecter au monde qui nous entoure, et à finalement se libérer. Entrer dans les détails avec quelqu’un d’autre sur ce que nous avons commis, est également connu comme être l’un des meilleurs moyens de sortir de la honte, la culpabilité, les remords et de progresser.
En plus de ce qui est expliqué plus haut, le simple fait de partager nos sentiments et pensées à un ami ou un mentor, a un immense pouvoir de nous aider à briser le pouvoir insidieux de la dépendance. Comme le Tzetel Katan des grand Maîtres Hassidim R' Elimelech of Lizentzk dit:
On devrait confier à son professeur qui enseigne la voie de l’Eternel, ou même à un bon ami, toutes les pensées qui s’opposent à la Sainte Torah et que le Yetser Hara fait surgir dans notre esprit et notre cœur… Et on ne doit pas se retenir de quoi que ce soit à cause de la honte. Il constatera qu’en partageant ces choses-là, il obtiendra la pouvoir de briser la force du Yetser Hara de façon à ce que le Yetser Hara ne sera plus en mesure de le combattre une prochaine fois. Mis à part les bons conseils qu’il recevra de son ami dans les voies de Hachem. Et ceci est un merveilleux remède.
Nous voyons de ce qui précède, que le simple fait de partager nos luttes avec un ami ou un mentor, a le pouvoir de briser la force du Yetser Hara.
Mis à part le fait que l’action même de parler à quelqu’un diminue déjà la lutte, le but principal d’avoir un partenaire est d’introduire l’élément vital de la « responsabilisation » dans l’équation. Comme Rabbi Yoh’ana Ben Zakai bénit ses élèves: “Que votre crainte du Ciel soit égale à votre crainte des hommes », ses élèves lui demandèrent : « Rabbi est-ce tout ?», et il répondit : « Halevai !»
La réalité dela bénédiction de Rabbi Yochanan Ben Zakai' est illustrée de manière significative dans l’histoire de Rav Amram Raban Shel hassidim (Kidoushin 81/a) que nous rapportons dans la deuxième partie de ce manuel (principe 2). Nous pouvons nous demander, si Rav Amram avait une telle Crainte du Ciel au point d’être assez déterminé pour crier «au feu !», pourquoi ne pouvait-il pas simplement se retenir ? La réponse est que la Rav Amram savait qu’il serait impuissant face à la convoitise à moins que d’autres êtres humains soient introduits dans l’équation. Cette histoire étonnante nous montre l’immense valeur de la responsabilisation humaine.
Est-ce qu’il y a quelqu’un parmi nous qui peut se dire plus fort que le Rav Amram ? Nous sommes confrontés à ces désirs chaque jour, dans l’intimité de nos maisons en un clic de souris ! Nous devons nous sentir responsables, pour réussir à rompre la dépendance. Si le fait qu’Hachem nous regarde était trop abstrait pour arrêter Rav Amram Hah’assid face à la puissance de la convoitise, ce sera sûrement trop abstrait pour nous arrêter lorsque nous sommes confrontés à la convoitise. Nous avons besoin de quelqu’un –en chair et en os- qui nous entendra crier « au feu ! » lorsque nous nous sentons faibles et quelqu’un devant qui nous sentons que nous devrons rendre des comptes.
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